Ne jamais entrer en conflit avec ses voisins, voilà ce que l’on retiendra de Under The Tree, une fable acide de voisinage du cinéaste islandais Hafsteinn Sigurdsson. Le scénario co-écrit avec Huldar Breiðfjörð est particulièrement bien écrit et le drame y flirte avec un humour caustique dont on se délecte. Le film a été présenté en avant-première à la Mostra de Venise section Orrizonti.

Atli, Steinþór Hróar Steinþórsson est expulsé de chez lui par sa petite amie. Il lutte pour tenter de voir sa fille et doit faire face au conflit qui déchire ses parents, Inga, Edda Björgvinsdóttir et Baldvin, Sigurður Sigurjónsson et leurs voisins.

Le décor est vite planté, parfaitement imagé par le cinéaste grâce à une vue de dessus très graphique des deux maisons de banlieue mitoyennes et semblables. Elles sont bleues et blanches, avec chacune un garage. Deux familles vivent dans ces maisons, et au milieu, la source du conflit : un arbre. Les uns demandent aux autres de l’abattre, ils refusent. On plonge dans le petit monde de Ikea, Atli ira d’ailleurs pique-niquer sur la pelouse du magasin avec sa fille, en y étalant les produits de la marque.

Le cinéaste parvient à montrer la déliquescence du quotidien. Comment les frustrations de chacun peuvent amener à provoquer un conflit insensé qui serait presque de l’ordre de la guerre nucléaire au sein d’une banlieue tout ce qu’il y a de plus tranquille. Les profils psychologiques des protagonistes sont parfaitement dessinés. Le quotidien de chaque personnage, ses soucis sont portés à l’écran. Atli, avec son couple qui bat de l’aile retourne voir ses parents. Son Père, Baldvin, se réfugie à la chorale tandis que sa mère déprime. On découvre la profonde source de douleur qui blesse les membres de cette famille, la disparition de son frère. Ajoutons le couple de voisins cible de griefs, dont l’homme s’est remis en couple avec une jeune femme plus jeune, sportive. Des personnages charismatiques et complexes qui nous emmènent dans l’absurde du quotidien.