Justine Triet (La Bataille de Solférino) est l’une des (rares) réalisatrices présentes en Compétition Officielle à Cannes avec son dernier film Sibyl. Sibyl est un drame contemporain porté par une actrice avec qui la cinéaste avait tourné Victoria, Virginie Efira. Comme Céline Sciamma avec Portrait de la jeune fille en feu, également en compétition, Justine Triet se penche sur le sujet de la création.

Personnage totalement en contrôle, Sibyl est une romancière reconvertie en psychanalyste. Quand le désir d’écrire la reprend, elle décide de se séparer de ses anciens patients. C’est alors qu’une jeune actrice, Adèle Exarchopoulos, l’appelle en pleurs et la supplie de la recevoir. Elle est enceinte de l’acteur principal, Gaspard Ulliel, lui-même marié à la réalisatrice du film sur lequel elle travaille. Sibyl accepte de lui offrir son écoute. A l’insu de la nouvelle patiente, Sibyl, fascinée enregistre secrètement ses propos.

Le ton de ce drame est très libre et contemporain et l’on sent une écriture très féminine autour d’un personnage de femme indépendante qui assume ses choix quitte à en être redevable. Sûre d’elle, Sibyl va s’aventurer en dehors de son cabinet. Son parcours est celui d’une femme qui va perdre pied et Virginie Efira tire ici son épingle du jeu. C’est le cas également pour Adèle Haenel. L’histoire pas inintéressante est cependant un peu compliquée et se prend un peu dans les travers de ce défaut. On aime par contre une écriture moderne et féminine qui évoque le désir sans détour.