Scandale (Bombshell) est un drame de Jay Roach qui relate une véritable affaire de harcèlement sexuel au sein de la puissante chaîne Fox News. Une bombe dans l’industrie des médias américains.
Le récit débute avant le premier débat des élections présidentielles américaines, alors que Trump est candidat à la présidence des Etats-Unis et que personne ne semble y croire. La présentatrice vedette de la chaine, Megyn Kelly, Charlize Theron, réalise une interview de l’homme d’affaires qui se poursuivra en harcèlement sur les réseaux sociaux de la part du politicien. Pas moins de 18 tweets la nuit qui suivit l’interview harcèlent et insultent la journaliste. Ce charmant président insinuera également un peu plus tard qu’elle avait ses règles…
C’est un casting de choc qui s’empare des premiers rôles féminins, trois superbes blondes ultra féminines, robes, brushings talons et jambes offertes à l’œil du cadrage « spécial jambes » instauré par le boss, interprété par trois pointures du cinéma Charlize Theron (sacrée meilleure actrice dans un film dramatique aux Golden Globes), Nicole Kidman et Margot Robbie (meilleure actrice dans un second rôle aux Golden Globes). Le boss c’est Roger Ailes, John Lithgow, cofondateur de Fox News Channel, possédée par le milliardaire Keith Rupert Murdoch, Malcolm McDowell.
On découvre des femmes qui au sein de la célèbre chaîne, affichent un look de bimbo estampillé Fox et tentent d’insuffler du sens dans leurs émissions. C’est le cas de Gretchen Carlson, Nicole Kidman qui traite avec courage du sujet de la possession d’armes lourdes aux USA. Ou qui s’attaque de front à l’objectivation de la femme en réalisant une émission sans maquillage pour bousculer les consciences. Enfin la jeune Kayla, Margot Robbie débarque dans la chaîne avec une véritable ambition de carrière et les dents qui rayent le plancher.
Le système va se fissurer de l’intérieur et quelques femmes journalistes hésiteront à briser la loi du silence qui entoure le boss, Roger Ailes et ses méthodes déplacées avec la gent féminine. Le management appliqué par ce patron tend à diviser le personnel pour mieux régner. Les rapports entre les employées sont très pertinents. Si l’une parle et que le boss tombe, les autres risquent de perdre leur travail. La solidarité est absente dans ce contexte de harcèlement sexuel. Le film est traité de manière très classique avec un fort parti pris esthétique qui s’inspire des codes et des lumières criardes de la télévision. Les images réelles sont donc les bienvenues dans cet univers à la gloire du faux. Des témoignages de femmes, en images d’archives interviennent ainsi au milieu du récit pour raconter l’inacceptable en terminant par cette femme violée à 16 ans. On ressent plusieurs fois un gros malaise face à ces histoires de femmes abusées qui veulent juste travailler sans devoir renoncer à leur ambition et à leur carrière.
Une réflexion au sujet de « Scandale de Jay Roach, tremblement de terre dans l’industrie des médias »
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