Baron noir, Saison 2 : La fiction flirte avec le réel dans un souci égalitaire des genres, Le 10 mars

Baron noir est une série politique révolutionnaire qui parvient à laisser la part belle aux femmes, dans un judicieux équilibre des genres. On y observe de beaux personnages féminins qui sont loin de faire tapisserie. La saison deux de la série va en effet propulser sur le devant de la scène Amélie Dorendeu, interprétée par Anna Mouglalis qui va devenir la première Présidente de la République française. Et c’est donc une jolie femme, sexy, cheveux longs, célibataire, sans enfants, bref l’inimaginable, qui va prendre place à l’Elysée. L’alliée et amie du personnage principal, du fameux Baron Noir joué par Kad Merad, Philippe Rickwaert est son ancienne adjointe à la mairie de Dunkerque, Véronique Bosso, incarnée par Astrid Whettnall, qui évoluera elle aussi vers l’Elysée devenant conseillère d’ Amélie Dorendeu.

Produite au moment des élections présidentielles qui ont provoqué l’élection de Macron, La saison deux assume un parallèle phénoménal et troublant avec la réalité de la politique française de ce moment précis. La gauche explose et se délite alors qu’elle est face à la menace de la montée du Front National. Le droit, les principes de liberté sont en jeux dans une France post attentats qui doit lutter contre l’extrémisme islamiste. On retrouve aussi certains des vrais protagonistes principaux de ces élections, à travers les différents personnages de l’histoire. François Morel, leader d’une gauche radicale rappelle forcément Mélenchon, Stéphane Thorigny, Pascal Elbé, représente le Centre et on l’imagine en référence à Bayrou et au MODEM, et ce ne sont que deux exemples.

L’effet de réel se ressent d’abord dans le scénario, même si la mise en scène de Ziad Doueiri lui emboite le pas avec une caméra mouvante qui colle les protagonistes de près. Quoi d’étonnant lorsque l’on sait qu’Eric Benzekri, co-scénariste avecJean-Baptiste Delafon, après des études à sciences po et une brève classe préparatoire à l’ENA, intègrera successivement le cabinet de Jean-Luc Mélenchon (alors Ministre) puis l’équipe de Julien Dray. On comprend alors bien le coté réaliste de la série, cette exigence crue du monde politique qui fricote toujours ensemble tout en se faisant des coups bas. 

L’immédiateté du propos narratif bouscule le spectateur, le choque dans un étrange effet de réel. Au delà des références des personnages fictionnels par rapport à la réalité, les scénaristes ont aussi inclu des séquences d’émissions médiatiques très populaires qui achèvent de nous plonger dans cet étrange parallélisme avec le réel. On voit ainsi Vidal participer à l’émission C à vous avec Anne Sophie Lapix et Patrick Cohen, ou encore une séquence qui se déroule à France Inter avec les journalistes Nicolas Demorand et Léa Salamé, des « stars » du petit écran.

La série est donc à regarder d’urgence pour profiter de ce palpitant effet dû au temps présent et à l’immédiateté du récit qui résonne fort avec le réel et fait de la série véritablement un outsider.  

Diffusion dès le 10 mars en Belgique sur BE TV.

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