COUPS DE COEUR
120 battements par minute défrayait la chronique à Cannes et y déclenchait des coups de cœur irréversibles. Robin Campillo remporte 6 César. Celui du Meilleur Film prime car 120 battements par minute revient sur un traumatisme français. En levant le voile sur une belle époque, celle des années 80 sous Mitterrand ou tout allait assez bien, Le cinéaste montre qu’on laissait crever la jeunesse atteinte du sida. Et c’est trash. Normal donc que ce film politique et symptomatique d’une époque remporte ce César particulier.
On se réjouit des 5 César remporté par Au revoir là-haut d’Albert Dupontel. Celui de la Meilleure adaptation avec Pierre Le Maître auteur du livre éponyme était une évidence. Dans une belle démarche, en tant que lecteur, le cinéaste a tenu à s’assurer de l’aval de l’écrivain pour ne pas trahir le récit. Lui offrir le César de la Meilleure réalisation n’est que justice dans la production cinématographique française où rares sont les grosses productions de ce type, en plus maitrisée haut la main et suivie d’un succès en salle retentissant. (entretien avec Emilie Dequenne)
On se réjouit également que le thriller rural Petit Paysan d’Hubert Charuel (Entretien) soit consacré Meilleur Premier Film pour sa démarche documentée et sa prise avec le réel. Ses acteurs Sara Giraudeau (époustouflante dans Le Bureau des Légendes d’Eric Rochant) et Swann Arlaud sont aussi célébrés.
Côté acteurs Nahuel Pérez Biscayart phénomène de l’année qui cartonne à la fois dans 120 battements par minute et Au revoir là-haut, était attendu comme Meilleur espoir masculin, c’est donc confirmé.
Le César du Meilleur film étranger est pour Faute d’amour, d’Andreï Zviaguintsev découvert à Cannes, notre top 1 de l’année 2017 et véritable coup de coeur.
COUPS DE GUEULE
On est moins convaincus par le césar du Meilleur espoir féminin confié à Camélia Jordana dans Le Brio… Certes elle ne démérite pas, mais grand dieu on attendait la jeune Garance Marillier, qui interprète viscéralement Justine dans Grave, une évidence pour ce prix !
Où est d’ailleurs passé le film Grave de Julia Ducournau (entretien) qui a tant fait parlé de lui dans les Festivals et qui a remporté par ailleurs le Prix Louis Delluc du Premier Film ? Les César ne l’ont même pas effleuré, c’est une erreur.
PALMARES
Meilleur espoir masculin : Nahuel Pérez Biscayart dans 120 battements par minute
Meilleure photo : Vincent Mathias pour Au revoir là-haut
Meilleur son : Olivier Mauvezin, Nicolas Moreau, Stéphane Thiébaut pour Barbara
Meilleur espoir féminin : Camélia Jordana dans Le Brio
Meilleurs décors : Pierre Quefféléan pour Au revoir là-haut
Meilleur montage : Romain Campillo pour 120 battements par minute
Meilleur court-métrage : Alice Vidal pour Les Bigorneaux
Meilleure musique originale : Arnaud Rebotini pour 120 battements par minute
Meilleur scénario original : Robin Campillo pour 120 battements par minute
César du public : Raid dingue, de Dany Boon
Meilleur costume : Mimi Lempicka pour Au revoir là-haut
Meilleur film d’animation (court-métrage) : Pépé le Morse de Lucrèce Andreae
Meilleur film d’animation (long-métrage) : Le Grand Méchant Renard et autres contes, de Benjamin Renner et Patrick Imbert
Meilleur premier film : Petit paysan, de Hubert Charuel
Meilleur acteur dans un second rôle : Antoine Reinartz dans 120 battements par minute
Meilleure adaptation : Albert Dupontel et Pierre Le Maître pour Au revoir là-haut
Meilleur film étranger : Faute d’amour, de Andreï Zviaguintsev
Meilleure actrice dans un second rôle : Sara Giraudeau dans Petit Paysan
Meilleur film documentaire : I am not your negro, de Raoul Peck
Meilleur acteur : Swann Arlaud, dans Petit paysan
Meilleure réalisation : Albert Dupontel, pour Au revoir là-haut
Meilleure actrice : Jeanne Balibar pour Barbara
Meilleur film : 120 battements par minute, de Robin Campillo