Notre Dame, une jolie fable contemporaine de Valérie Donzelli

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La cinéaste, comédienne et scénariste Valérie Donzelli (La Guerre est déclarée), réalise avec Notre Dame une comédie enlevée dont le titre résonne tristement avec le drame de cette grande dame patrimoniale partie en flamme, la cathédrale Notre-Dame. Ce long métrage se révèle pourtant une comédie très drôle, légère et poétique, sur fond d’un monde contemporain en pleine asphyxie. Le film est en Compétition Officielle au FIFF à Namur.

Par le plus grand des hasards, Maud Crayon, architecte, va remporter un concours lancé par la marie de Paris pour réaménager le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Entre ses enfants, un ex-mari pot de colle et un amour de jeunesse qui réapparait, Maud va avoir une vie très… compliquée.

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Valérie Donzelli réunit un casting cohérent à commencer par elle-même, que l’on retrouve dans ce rôle de mère de famille contemporaine surbookée et – quelque peu – dépassée. Virginie Ledoyen interprète sa sœur, gynécologue. Pierre Deladonchamps est son amour de jeunesse inattendu. Thomas Scimeca agace en ex père-de-ses-enfants-à-fuir et Bouli Lanners, apaise en collègue plutôt sympathique, malgré un boss un tantinet harceleur, Samir Guesmi.

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Notre Dame constitue une ode à la liberté de création en un film audacieux. Valérie Donzelli ose raconter une histoire à partir d’un postulat absurde. Un événement surréaliste va en effet provoquer la participation au concours de cette architecte. Et cette liberté de ton séduit. Co-écrit avec Benjamin Charbit, le scénario onirique est aussi franchement drôle. Ici le monde est au bord du chaos, donner une gifle à quelqu’un en rue devient la norme, sans compter les messages anxiogènes en off des médias, annonçant épidémies et catastrophes, jusqu’aux distributions gratuites de bottes en caoutchouc contre les inondations. Au-delà du fil conducteur, l’histoire de Maud, la description du monde qui se désagrège peu à peu dans le récit est tout à fait délectable.