
Mais de quel chapeau magique Quentin Dupieux tire-t-il ses idées fantasques ? Après « l’effrayant » Mandibules, le cinéaste s’offre une parenthèse dans le genre conte gentillet affublé d’un titre aux allures de slogan cheap : Incroyable mais vrai. Exit la 4eme dimension, Dupieux fait mieux. Un bon cru de comédie, surréaliste et surtout très drôle sur la vanité de l’homme.
Alain et Marie emménagent dans un joli pavillon au sein d’une verte banlieue. Cette maison a comme particularité de receler un drôle de phénomène, situé à la cave…
Le casting brillantissime est la clé de voûte d’un récit complexe (voire incroyable). Quentin Dupieux peut compter sur un couple au potentiel sympathie évident, déjà gagné auprès du spectateur. Alain, Alain Chabat, cinquantenaire cool, est prêt à accepter l’incompréhensible, mais pas tout. On le verra parler à un chat. « Une enflure ! », le qualifiera son exigente maîtresse, peut-être une référence à l’éternel amour-haine des Nuls pour les chats? Léa Drucker, que l’on chérit comme comédienne tant elle déploie un talent déjà démontré, interprète sa compagne. La sage Marie est méfiante et n’ira pas directement voir ce qu’il se passe dans cette cave. Le couple d’amis de ce duo détonne. Gérard, le patron d’Alain, Benoît Magimel, aime les bagnoles. Blonde, Brushing à vaguelettes, Anaïs Demoustier est méconnaissable en sa copine vendeuse de lingerie. Le film vaut la peine d’être vu rien que pour découvrir ces personnages interprétés par de brillants acteurs qui campent avec plaisir ces personnages à l’allure des années 80’s.
Au-delà de ces protagonistes hauts en couleur, le scénario est fort bien écrit par le cinéaste, suivant une construction logique qui nous amène au conte, apportant une morale au récit. La petite musique électronique discrète qui accompagne l’histoire, telle une contine semble dire au spectateur : « C’est la vie », sans apporter de dramatisation.
On se réjouit de voir une comédie aussi enlevée, audacieuse, qui se fout des qu’en-dira-t-on avec beaucoup d’humour. Au final un fameux conte moderne et moral sur la vanité de l’homme (et de la femme).