Après avoir décroché le César de la meilleure interprétation masculine dans un second rôle dans La nuit du 12 de Dominik Moll et crié la punchline de la décennie : « Putain je viens de Liège ! » la semaine dernière, Bouli Lanners remporte les Magritte les plus convoités. Celui du meilleur film et de la meilleure réalisation pour le très poétique Nobody has to know, une histoire d’amour filmée sur une île écossaise avec Michelle Fairley. L’acteur obtient également le Magritte du meilleur acteur pour son rôle La nuit du 12 (sacré Magritte du meilleur film étranger en coproduction), face à Virginie Efira, Magritte de la meilleure actrice pour son interprétation à fleur de peau dans le très beau Revoir Paris de Alice Winocour.
Deuxième long métrage du jeune prodige Lukas Dhont, Close rafle 7 statuettes. Après avoir remporté la caméra d’or avec Girl en 2018, Close à obtenu le Prix du jury au festival de Cannes 2022. Suivant les règles de l’Académie, le film du cinéaste Gantois ne figurait pas parmi les nommés pour les prix du meilleur film ni de la meilleure réalisation. L’équipe s’envolera à L.A. pour les Oscars le 13 mars. Close rafle le Magritte du meilleur film flamand, celui du meilleur scénario original ou adaptation. Emilie Dequenne est sacrée meilleure actrice dans un second rôle et Igos Van Dessel meilleur acteur dans un second rôle. Le Magritte du meilleur espoir masculin est attribué au jeune Eden Dambrine. Celui de la meilleure image à Frank Van Den Eeden tandis que celui des meilleurs décors est reçu par Eve Martin.
Rien à Foutre que l’on apprécie pour son ton décalé et moderne, précieuse critique colorée et vive de l’aviation low cost à travers le personnage interprété par Adèle Exarchopoulos, remporte le Magritte du meilleur premier film. Ses réalisateurs Julie Lecoustre et Emmanuel Marre étaient sélectionnés en mai dernier pour ce premier long métrage à la Semaine de la Critique à Cannes.
Dans un moment très émouvant Agnès Jaoui à reçu un Magritte d’honneur des mains de Yolande Moreau pour sa carrière d’actrice multi-talentueuse « qui écrit et réalise » selon sa propre définition. « Continuons a défendre un cinéma indépendant et exigeant. Préservons le cinéma des algorithmes. Les histoires ont besoin d’être imaginées, ce ne sera pas par des machines ni par des marchands » s’est exprimée l’invitée de la soirée.
Lubna Azabal présidait cette douzième édition présentée par Patrick Ridremont et à distance par Cathy Immelen. La mise en scène façon plateau de télévision tranchait malheureusement avec la sacralité d’une remise de prix classique, les nommés étant attablés par équipe de film autour de la scène. Mais ce que l’on souhaite oublier c’est la drôle de programmation de cette Cérémonie scindée en deux parties. La première récompensait les prix techniques en avant-première sans retransmission sur une chaîne nationale mais sur internet, sur auvio. En stoemelings comme on dit à Bruxelles. La cérémonie « officielle » était quant à elle retransmise sur la RTBF pour le grand public avec toutes les autres catégories un peu plus tard. Certaines catégories seraient elles plus nobles que d autres? Que serait le cinéma sans la technique? Par pitié, l’année prochaine rendez-nous la fête du ciné belge avec tous ses enfants ! Que l’on célèbre toutes les statuettes et toutes les catégories, ensemble. Car un film c’est un tout. Comment imaginer un film sans image, sans son, sans montage?
PALMARES
MAGRITTE DU MEILLEUR FILM
Nobody has to know de Bouli Lanners, produit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production)
MAGRITTE DU MEILLEUR PREMIER FILM
Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre,produit par Benoît Roland (Wrong Men)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION
Bouli Lanners pour Nobody has to know
MAGRITTE DU MEILLEUR FILM FLAMAND
Close de Lukas Dhont, produit par Dirk Impens (Menuet), Michiel Dhont et coproduit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production)
MAGRITTE DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL OU ADAPTATION
Lukas Dhont et Angelo Tijssens pour Close
MAGRITTE DU MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION
La nuit du 12 de Dominik Moll, coproduit par Jacques-Henri Bronckart et Gwenaëlle Libert (Versus production)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE
Virginie Efira dans Revoir Paris* (rôle : Mia)
MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR
Bouli Lanners dans La nuit du 12 (rôle : Marceau)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Emilie Dequenne dans Close (rôle : Sophie)
MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
Igor Van Dessel dans Close (rôle : Charlie)
MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
Sophie Breyer dans La ruche (rôle : Marion)
MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Eden Dambrine dans Close (rôle : Léo)
MAGRITTE DE LA MEILLEURE IMAGE
Frank van den Eeden pour Close
MAGRITTE DU MEILLEUR SON
Mathieu Cox, Pierre Mertens, David Vranken, Philippe Van Leer pour Animals
MAGRITTE DES MEILLEURS DÉCORS
Eve Martin pour Close
MAGRITTE DES MEILLEURS COSTUMES
Prunelle Rulens pour Rien à foutre
MAGRITTE DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
Hannes De Maeyer, Oum et Aboubakr Bensaihi pour Rebel
MAGRITTE DU MEILLEUR MONTAGE
Nicolas Rumpl pour Rien à foutre
MAGRITTE DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE
Soy libre de Laure Portier, produit par Anne-Laure Guégan et Géraldine Sprimont (Need Productions)
MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
Arbres de Jean-Benoît Ugeux, produit par Julie Frères (Dérives) et Jacqueline Siret (Apoptose)
MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION
Câline de Margot Reumont, produit par Delphine Renard, Delphine Cousin, Justine Paulus (Zorobabel)
MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DE FICTION
Ma gueule de Grégory Carnoli et Thibaut Wohlfhart, produit par Laurence Denhaerinck et Benjamin Viré (Big trouble in little Belgium)
Retrouvez la liste complète des nominés ici
Photo de Couverture Bouli Lanners ©MdC2023