Last Minute! Qui l’eût cru? Lors de la 92ème Cérémonie des Oscars ce 9 février à Los Angeles, PARASITE a remporté 4 Oscars, celui du Meilleur Film, Meilleur Film International, Meilleur Scénario Original et Bong Joon Ho est sacré Meilleur Réalisateur. Une jolie collection de trophées à placer sur sa cheminée au côté de la Palme d’Or du dernier Festival de Cannes.
Petite info : La série PARASITE est sur les rails, Bong Joon Ho fourmille d’histoires, des ellipses qu’il n’a pas pu insérer dans son film à la durée déterminée. On saura par exemple ce qui s’est passé pour la gouvernante qui après avoir été chassée revient à la maison blessée au visage… On a hâte!
Retour sur notre critique lors du Festival de Cannes. A lire également : entretien avec les acteurs Song Kang Ho et Lee Sun Kyun.
PARASITE de Bong Joon Ho, une tragicomédie éblouissante et drôle – Palme d’Or
Présenté en Compétition Officielle au Festival de Cannes, Parasite pourrait rappeler la Palme d’Or de l’année dernière, Une Affaire de famille de Kore Eda, car le coréen Bong Joon Ho dresse un portrait au vitriol d’une société fissurée en prenant lui aussi comme sujet principal une famille pauvre. La ressemblance s’arrête là.
Ki-Taek, Song Kang Ho est à la tête d’une famille d’adultes au chômage. Un jour, un ami recommande son fils pour enseigner des cours d’anglais à la fille de la richissime famille Park. Le train de vie des Park ne passera pas inaperçu aux yeux de la petite famille et ce sera le début d’un engrenage incontrôlable. Mister Park, Lee Sun Kyun, chef d’entreprise brillant vit avec son épouse et ses deux enfants dans une immense maison design, créée par un célèbre architecte. Les acteurs de ce drame humain sont castés avec brio, et ces deux familles, si différentes soient elles avec leurs problèmes existentiels opposés sont très crédibles.
Parasite est un film de genre un peu étrange et très inattendu. On suit la thématique du Metropolis de Fritz Lang où les classes les plus pauvres vivent sous terre et les riches au-dessus, à l’air. Ici, ils ont même un jardin tandis que des pauvres émanent une puanteur corporelle. Bong Joon Ho va donner sa version de la lutte des classes et ce sera terrible. On lui doit des œuvres particulièrement singulières comme Okja, The Snowpiercer ou The Host. La grande qualité du film est justement son originalité, sa fraicheur et son humour. Le public rit grâce à un récit bien rythmé et un scénario au cordeau. La mise en scène est très efficace, et dans l’immense maison design de la famille Park les plans sont cliniques, calculés en contraste avec l’exiguïté de « l’appartement » en sous-sol. Cette satire de notre monde individualiste tournera au jeu de rôle pervers, baladant le spectateur entre rire et angoisse.